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Paris 2024, la terrible désillusion du skate Français.

  • kprepamentale
  • 31 août 2024
  • 4 min de lecture

Paris 2024, la terrible désillusion du skate Français.


J’aime ces athlètes et ce sport, et c’est pour cette raison que cette réflexion sur la désillusion de nos skateuses et skateurs Français me tenait à coeur. J’espère que cet article vous plaira autant que j’ai pris de plaisir à l’écrire.


Terminé! Le skate Français n’aura pas vu ses finales olympiques à la maison. Pas un seul représentant Français n’aura réussi à se hisser au delà des qualifications.

Street, Bowl, hommes ou (jeunes) femmes, toutes et tous ont échoué aux portes des finales.


Alors que s’est-il passé dans la tête de ces athlètes qu’on aime tant et qu’on savait capables de rafler des médailles pour qu’ils passent à travers le jour J?

La faute à qui ou à quoi? Personne ne le sait vraiment. Le stress? L’enjeu? L’environnement? La « jeunesse »?

Nos skateurs, ont peut-être été paralysés par le désir intense de bien faire, au point de perdre de vue l’essence même de leur discipline : le plaisir, la créativité, et l’expression de soi.


Cela n’enlèvera pas notre déception mais voici quelques éléments de réponses possibles.


1/ L’enjeu?

Évidemment, l’enjeu était de taille. Réussir à performer aux Jeux Olympiques à la maison, devant son public, poussé par des milliers de personnes qui croient en vous… Beaucoup de pression, la peur de l’échec, de décevoir. C’est un défi mental colossal que de concilier l’envie de briller et la gestion de cette pression. Les skateurs français se sont retrouvés dans une situation où chaque geste, chaque figure, chaque décision étaient amplifiés par l’importance de l’événement.

La pression de performer chez soi, sur le sol français, devant des supporters déchainés, peut se transformer en un poids écrasant. L’espoir de tout un pays repose sur les épaules de ces jeunes athlètes, ce qui peut rapidement se transformer en une source de stress. La peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur des attentes, peut conduire à un blocage mental. Lorsqu’on est submergé par l’idée de l’échec, le corps ne répond plus comme il le devrait. La fluidité, la spontanéité, qui sont essentielles en skate, laissent place à l’hésitation.

De plus, l’enjeu d’une compétition olympique va bien au-delà de la simple performance sportive. Il s’agit également de représenter son pays, de faire honneur à des années d’entraînement, de sacrifices. Cette dimension patriotique ajoute une couche supplémentaire de pression.

Pour beaucoup d’athlètes, il est difficile de trouver cet équilibre délicat entre l’envie de réussir et la capacité à rester détendu et concentré, surtout dans un contexte aussi chargé émotionnellement que les Jeux Olympiques à domicile.


2/ La préparation?

La préparation mentale et physique joue un rôle crucial dans la performance des athlètes, et cela s'applique particulièrement aux sports de haute intensité comme le skate. Si nos skateurs et skateuses français étaient techniquement et physiquement prêts, on peut se demander si la préparation mentale a été à la hauteur de l’événement. Gérer la pression des Jeux Olympiques n’est pas chose aisée, surtout lorsqu’on est jeune et que l’on ressent le poids de tout un pays sur ses épaules. Peut-être que la préparation n’a pas su anticiper cette surcharge émotionnelle, ou peut-être que le soutien psychologique n’était pas suffisant pour aider les athlètes à canaliser leurs émotions et à rester concentrés sur leurs performances.


3/ La jeunesse?

Le skate est un sport où la jeunesse peut être un atout, mais aussi un facteur de fragilité. La moyenne d’âge des skateurs présents à Paris 2024 était relativement basse, avec des athlètes encore en pleine phase d’apprentissage, non seulement de leur sport, mais aussi de la gestion de leurs émotions dans des contextes de haute pression. L’expérience joue un rôle capital dans la capacité à gérer des événements aussi monumentaux que les Jeux Olympiques. Les skateuses françaises, pour la plupart encore jeunes et en quête de repères, ont peut-être été submergées par l’ampleur de l’événement. L’immaturité émotionnelle, face à une compétition d’une telle envergure, pourrait avoir conduit à une perte de repères et une incapacité à performer au meilleur de leur niveau. Pour ce qui est de nos skateurs nos 4 mousquetaires Giraud, Milou, Garbaccio et Matheron, forts de leur expérience ne sont plus de jeunes loups, donc la jeunesse ne peut plus être une excuse pour eux.


4/ L’envie?

On dit souvent que l’envie de réussir est le moteur principal de la performance sportive. Mais cette envie peut aussi devenir un piège. Un désir trop intense de bien faire, particulièrement dans un cadre aussi symbolique que les Jeux Olympiques à domicile peut se transformer en pression insurmontable. L’envie de gagner peut créer une tension intérieure qui paralyse au lieu de motiver. Nos skateurs Français, tout en voulant absolument briller devant leur public, ont peut-être été victimes de leur propre ambition. La peur de l’échec, couplée à une volonté exacerbée de bien faire, a peut-être bridé leur créativité et leur liberté, deu



x éléments essentiels à la réussite dans une discipline aussi exigeante et technique que le skate.


5/ L’environnement?

Enfin, l’environnement joue un rôle souvent sous-estimé dans la performance sportive. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont apporté leur lot de nouveautés : des infrastructures impressionnantes, un public survolté, une couverture médiatique massive. Tous ces éléments, bien que galvanisants, peuvent également être déstabilisants. Les skateurs français, habitués à évoluer dans des contextes plus intimes et moins médiatisés (comme le skatepark privé de Vincent Milou), ont peut-être été submergés par cette atmosphère électrique. La gestion de l’environnement extérieur, qu’il s’agisse du bruit, des attentes du public ou même de l’omniprésence des caméras, a pu représenter un défi supplémentaire, altérant leur capacité à se concentrer et à exécuter leurs tricks avec précision.


À titre de comparaison, la fédération Française de Tir à l’arc n’a pas hésité à mettre en place une compétition factice et à inviter par centaines de faux supporters qui avaient pour but de faire le plus de bruit possible afin de déstabiliser les archers Français(es) pour qu’ils s’imprègnent de la pression et apprennent à gérer leurs émotions. Il se trouve que l’immersion aura été payante puisque le tir à l’arc Français ramène 2 médailles inattendues de ces olympiades.



Le but de cet article n’est pas de trouver des coupables ni des excuses. La grande leçon à retenir est qu’il est essentiel de tirer des leçons de ces échecs pour mieux accompagner les athlètes à l'avenir. La gestion du stress, la préparation mentale spécifique, et l'adaptation à des environnements de compétition variés doivent devenir des axes de travail prioritaires pour permettre à nos futurs talents de transformer leur potentiel en médailles olympiques.


Kévin

 
 
 

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